Kung Fu
DESCRIPTION ET HISTORIQUE
"Tous les arts martiaux sous le ciel viennent de Shaolin" est-il écrit dans le Jian Hu Ji, un ouvrage connu de la dynastie Qing (1644 -1911).Le Kung-Fu est le père des arts martiaux "Aucune technique martiale au monde ne possède la richesse du Kung-Fu(Chuan Fa ou Chuan Shu), car elle est restée proche de ses sources. Sa véritable richesse réside dans la diversité et l’abondance, garantissant sa survie" (proverbe de Kung-Fu). Ses techniques sont ainsi les plus riches et les plus diversifiées des disciplines martiales, elles sont principalement basées sur la "gestuelle" des animaux et des cinq éléments naturels chinois.
Notamment :
- le feu
- l’eau
- le bois
- le métal
- la terre
LE VERITABLE SENS DU KUNG FU
"Kung" signifie "œuvre" et "Fu" désigne "l’homme" sa traduction est : "l'habilité de l’homme à se parfaire en quelque chose". Kung-Fu n’évoque donc initialement rien de plus qu’un travail parfait, en voie d’accomplissement, et ce dans n’importe quel domaine.
Kung-Fu est devenu un terme générique recouvrant une foule de techniques de combat pratiquées avec ou sans arme. Chuan-Fa, Kuen-Fut, Chuan-Shu, Wu-Shu, Kuo-Shu ou Chung-Kuo-Chuan, Kun-Tao sont d’autres noms couramment donnés à la boxe chinoise. On retrouve aussi très couramment le nom de Gong-Fu, qui est l’appellation utilisée en Cantonnais. Actuellement, le terme exact pour nommer le Kung-Fu est le Wu-Shu, qui signifie art martial (Wu = martial et Shu = art). Cette appellation est celle utilisée en Chine. En occident, nous sommes restés sous l’ancienne appellation : Kung-Fu.
Le Wu-Shu est une nouvelle réorientation de l’art martial chinois. Elle est exprimée de manière plus artistique. Cette discipline consiste à ne plus utiliser le côté martial sous l’aspect guerrier, tel que le Kung-fu en est imbibé. En effet, depuis 1949, dans l’esprit des néo-Wu-Shu, il faut tout d’abord s’occuper de la santé du peuple afin de construire une nation forte; il ne faut plus se battre les uns contre les autres, mais se fortifier soi-même à travers des exercices de gymnastique tenant davantage de la chorégraphie et de l’acrobatie. A ce jour, le Wu-Shu est le premier sport national culturel chinois et participe de manière codifiée (par ailleurs avec des règles très strictes) aux divers championnats nationaux et internationaux. De plus, il est enseigné dans toutes les écoles et dans les universités de la Chine Populaire. Pour le praticien de Kung-Fu traditionnel, le Wu-Shu représente un style de plus contemporain. Dans le monde, il existe plus de 7000 styles répertoriés de Kung-Fu, dont environ 400 très importants et quelques dizaines vraiment principaux; ces derniers sont les plus anciens et on les retrouve de manière intrinsèque parmi la plupart des autres styles.
La Chine fut l’un des berceaux de l’humanité. Le long du fleuve Houang-Ho et de ses affluents, incisant les riches plateaux de loess, du Honan et du Mopei, apparurent les premiers foyers de civilisation. La Chine fut la véritable "mère" des arts martiaux et les techniques colportées par le Japon à travers le monde entier, tels le Karaté, le Judo ou le Jiu-Jitsu, n’en sont que des descendants lointains. C’est vers 2600 avant J.-C. qu’apparaît la première mention d’une technique de combat; l’empereur Houang Ti prétend en effet avoir pu vaincre son ennemi au cours d’une grande bataille grâce au Chiou Ti. Mais rien ne permet de dire encore qu’il s’agissait d’une technique individuelle de combat, dûment codifiée. A l’époque de Lao Tseu, père du Taoïsme, et de Confucius, au Vème siècle avant J-C, l’aristocratie guerrière et certaines communautés religieuses, en fait l’élite sociale d’alors, pratiquaient des techniques de combat; on trouve alors les noms de Chi Chi San, de Chi Ni, de Wu Ni. Ces techniques étaient imprégnées de conceptions philosophiques taoïstes, combinaisons d’une préoccupation à la fois physique (protection) et spirituelle (élévation) de l’homme. C’est au premier ou au second siècle après J.-C. sous la dynastie des Han de l’est, qu’apparaît Kwok Yee, auquel on attribue le premier style de combat véritablement rationnel et codifié sous forme de méthode : "l’art de la longue main". La tradition évoque un médecin célèbre, ayant vécu à la charnière des II et IIIème siècle après J-C : Hua To. Celui-ci développa la technique dite : "des cinq animaux" Wa Kin Hi, directement inspirée de l’observation des mouvements du Tigre, du Cerf, de l’Ours, du Singe et de la Grue, mais sans doute ces techniques ont-elles été créées et transmuées en quelques mouvements de gymnastique médicinale, à but donc essentiellement thérapeutique. Avec le temps, ils sont devenus des sports. Ils ont pris une dimension morale et éducative et dans le cadre des compétitions, les techniques dangereuses ont été supprimées. Ces techniques guerrières anciennes ont conservé des valeurs communes à toutes : Le respect de la tradition, l’honneur, la maîtrise de soi, le respect de l’adversaire ou encore de l’étiquette (comme la bonne conduite à suivre, les rituels du salut, à l’adversaire, à la salle, au Maître, etc). De manière ancestrale et jusqu'à nos jours, le Kung-Fu est surtout resté une "manière de vivre"...