Qi Gong
Le Qi Gong, travail de l’énergie. Le Qi Gong ou Nei Gong, se traduit par Gong "oeuvre" et Qi, "l’énergie", d’où oeuvre de l’énergie, travail de l’énergie. Sa définition la plus correcte est : un art thérapeutique / martial, qui symbolise le pouvoir physique et la manifestation de ce pouvoir dans les mouvements naturels du corps. Ainsi, la définition la plus répandue de cette discipline est : Un ancien art ou exercice de respiration taoïste. Personne ne connaît l’origine de cet art. Au même titre que l’acupuncture qui laissa il y a plus de 5000 ans son savoir à propos des méridiens, d’où circule l’énergie intérieure "le Qi", la manipulation des aiguilles sur les points vitaux. On considère, toutefois, que le Qi Gong existe, de même, depuis plus de 5000 ans et s’est appliqué en terme d’exercices et mouvements codifiés, significatifs dans la Médecine Traditionnelle Chinoise, depuis ~3000 ans.
L’art du Qi Gong tel comme nous le connaissons aujourd’hui, débuta dans la dynastie des Chou, vers 1122 - 255 av. J-C., et était exclusivement utilisé pour la santé. La définition la plus répandue de cette discipline est : Un ancien art ou exercice de respiration taoïste. Le Qi Gong taoïste repose sur trois substances ou énergies fondamentales, appelées les trois trésors : Jing (essence), Qi (vitalité ou énergie intérieure) et Shen (esprit). Le Qi Gong est un travail d’équilibration des forces yin, yang, régénérant et maintenant en bonne santé les trois trésors. Ces deux forces équilibrées créent "l’authentique" Qi ; c’est le Tao.
Parmi les différentes formes d’exercices de Qi Gong taoïste, on trouve :
- Tai Ji ou Pa Kua : mouvements d’origine martiale "interne"
- Chang Ming : thérapie taoïste de la longue vie et guérison par la diète
- Tsao Yao : thérapie taoïste par les herbes
- Tao Yin : thérapie taoïste par la respiration (Qi Gong)
- An Mo - Tui Na : massage taoïste
- Tien Chen : acupuncture taoïste
- Qi Li Nung : guérison taoïste par l’énergie intérieure et extérieure
- Chun Gong : guérison et prévention des maladies par diffusion de l’énergie 'imposition des mains (paume) "main curative"
- Chen Tuan : technique taoïste de diagnostic
- Xian Kung : exercices de gymnastique pour les personnes âgées
- Mo Hsiang : méditation taoïste
- Qi Gong dur : formes martiales ou formes Qi Gong pour durcir le corps et réaliser la casse
- Qi Shu : formes de défense personnelle (Kung-Fu "externe"). (...). La santé, selon le Qi Gong, dépend de l’équilibre yin, yang dans l’être humain.
Aussi, la santé, pour un médecin chinois ou un expert en Qi Gong, est la parfaite harmonie entre ces deux principales forces. A titre anecdotique et pour bien comprendre l’aspect préventif de la médecine chinoise ainsi que la volonté de maintenir l’équilibre yin - yang chez l’individu, de tous temps et encore de nos jours, en Chine, le patient, quand il est en bonne santé, doit payer les frais d’honoraires au médecin, lors de ses diagnostics. Les conseils et les ordonnances du médecin doivent assurer son équilibre intérieur. Par contre, si la personne tombe malade, le médecin doit le guérir, mais sans que le patient doive payer de notes d’honoraires. Toutes les pratiques de Qi Gong et des autres arts chinois de santé, dont le Kung-Fu, impliquent la compréhension et la réalisation du yin et du yang pour pouvoir accomplir l’épanouissement final de son art. Le Qi Gong est aussi utilisé dans le Kung Fu pour l’étude des points vitaux, Thie Hsueh ou Dim Mak et les conséquences de cette pratique peuvent aller de la paralysie partielle ou totale jusqu’à la mort. Ainsi, le Qi Gong, peut être défini comme un ancien art chinois de prévention et guérison de toutes sortes de maladies. Le Qi Gong influence toutes les gymnastiques chinoises de guérison, ainsi que tous les arts taoïstes et bouddhistes et les arts martiaux (Kung-Fu / Wu-Shu). Toutes ces disciplines cultivent et contrôlent l’énergie intérieure le "Qi". En se référant au maître de Qi Gong, Sifu Chiao Kuo Shei, nous pouvons mettre en évidence huit principales fonctions de cette discipline.
Afin de rester en bonne santé, le Qi Gong tend à rétablir dans le corps:
- Le maintient du yin et yang en équilibre (yin : calme - yang : activité).
- L’harmonisation de la circulation du corps et de l’air.
- Le nettoyage des canaux, pour que le sang se déplace sans empêchement.
- La culture de l’"authentique"air, pour que se maintienne le travail de la "machine intérieure" : fortifier le Zhen Qi (énergie vitale).
- La régularisation de la respiration. La fréquence de la respiration est réduite pour prévenir à ce qu’elle soit profonde, lente, régulière et non saccadée.
- L’amélioration de la digestion. Le Qi Gong par son action sur le diaphragme masse en quelque sorte, le foie, l’estomac et les intestins.
- L’amélioration de la circulation du sang et de la dynamique du coeur. Avec une pratique régulière, le nombre de globules rouges et blanches augmente, le travail du coeur diminue.
- La normalisation du système nerveux ainsi que le contrôle de la peau et des muscles.
Certaines propriétés thérapeutiques du Qi Gong ont été prouvées et étudiées de manière scientifique. Ainsi il aurait été démontré par radiographie que le pratiquant de cette discipline a ses poumons plus grands qu’une personne normale. Le maître de Qi Gong, qui pratique cela depuis de longues années, détient un grand contrôle sur le "Qi" et a de grands pouvoirs de guérison. Le Qi Gong peut ainsi être considéré, dans ses applications thérapeutiques (médecine traditionnelle 'MTC' et moderne, et chamanique) comme un système efficace de guérison. Mais, le plus beau témoignage de l’importance et de l’efficacité du Qi Gong réside dans ces millions de chinois (et aussi des milliers d’occidentaux) qui se lèvent tous les matins pour pratiquer cette discipline, sous ses différentes formes, avant d’aller travailler ou lors de leurs tâches
Rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme. Lavoisier
Le "Qi" comme énergie universelle, est une entité en soi. Elle se confond avec maintes autres énergies aux appellations différentes. Ainsi, l’énergie qui crée le cycle des saisons, comme celle qui provoque un ouragan où qui fait tourner la terre sur son axe est la même qui fait éclore le bourgeon au printemps. Cette énergie qui fait vivre le cosmos est le "Qi", traduit par les chinois comme le souffle de l’univers ou énergie vitale ou encore force primordiale.
Le Tao, par le wou weï (le lâcher prise à partir du Vide - le détachement), est (à) l’origine du monde. Le processus de création repose sur le Qi, issu du Tao. Le Qi est divisé en deux parties : le yin et le yang. Quand yin et yang se rencontrent, il en résulte un état d’harmonie. Les êtres et les choses sont créées dans cet état. Tout est à la fois yin et yang. Lao Tseu
L’énergie qui nous intéresse dans la pratique du Qi Gong est l’énergie vitale Zhen Qi, l’énergie intérieure. La notion d’énergie "intérieure" a plusieurs appellations, selon les époques, les civilisations, les domaines touchés, les sciences, les religions, les philosophies, les pratiques diverses, etc. On l’appelle : "Qi", en Chine; "Ki, au Japon et en Corée; "Mana", en Polynésie; "Prana", en Inde; etc. A notre époque, nombre de penseurs et scientifiques de renom tels que Mesmer, Galvani, Reichenbach, Lenoble, Farny, Jung, Pierrakos, Bergson, Bernheim, Charcot, Reich, Stahl, Paracelse, Kirlian, Kilmer, Kotik, Curry, Puségur, Bross, etc. investiguèrent dans leurs champs de connaissance respectifs, l’énergie intérieure. Ainsi cette énergie s’appelle tantôt "Od" (Reichenbach), "Elan vital" (Bergson), "Magnétisme animal" (Mesmer), etc. Étymologiquement, "Qi" a diverses significations : comme vapeur, inhalation, fluide, corps gazeux, gaz, air, atmosphère, haleine, souffle, esprit, âme,"vapeur qui se dégage de la cuisson du blé" pour les chinois, la vie qui anime le corps humain, esprit vital, manifestation extérieure de l’esprit, manière d’être, etc. Toutefois, en Occident, son acceptation est restée à un niveau de "fluide", comme électrique, tandis qu’en Orient, la notion d’énergie intérieure s’est développée comme une énergie palpable, capable de grandes prouesses, notamment dans le domaine de la santé. Par le concept yin yang (~2850 av J-C), dans la philosophie taoïste (~500 av J-C) et selon la Médecine Traditionnelle Chinoise (~700 av J-C), nous naissons déjà avec un certain potentiel d’énergie : l’énergie intérieure. Celle-ci diffère d’un individu à un autre. Selon notre mode de vie, la manière dont nous nous harmonisons avec soi, autrui et notre environnement, cette énergie grandit. En effet, elle s’amplifie par la pratique d’une hygiène du corps, (prévention et guérison des maladies), maintient du corps (prolongation de la vie) et de l’esprit.
Cette notion de transmission de l’énergie vitale, universelle, est propre à la grande Triade : Ciel - Terre - Homme. Nous recevons d’autant plus de "Qi" si nous réalisons un parfait équilibre dans les forces yin, yang et si nous nous accomplissons selon le concept du Tao. Le rapprochement avec la nature est primordial. La Terre (mère) nous fournit la nourriture, le Ciel (créateur) nous donne l’air; deux éléments fondamentaux à notre existence. Le "Qi" se développe donc par l’intermédiaire d’une alimentation, d’une respiration et d'un someil sain et équilibré, d'une bonne pratique de Qi Gong et ceci dans le sourire intérieur. C’est l’une des clés fondamentales pour assurer une vie plus équilibrée. Dans le domaine de la respiration, plusieurs exercices permettent d’accéder à une meilleure revitalisation de soi. La respiration est essentiellement porteuse d’énergie.
Celui qui ne sait pas respirer, ne sait pas vivre. Proverbe chinois
Tous les sages savent qu’un soupir guérit le coeur; un souffle, les reins; jeter l’air dehors profondément guérira l’estomac; et une respiration reposée, les poumons; une respiration douce et légère rafraîchit la chaleur du foie, tandis qu’un cri détient la digestion... Paragraphe chinois
En Chine, la quête de l’énergie intérieure "Qi" et son maintient se traduit par la pratique assidue et régulière du Qi Gong. Le Qi Gong..., travail de l’énergie Le Qi Gong ou Nei Gong, se traduit par Gong "oeuvre" et Qi, "l’énergie", d’où oeuvre de l’énergie, travail de l’énergie. Sa définition la plus correcte est : un art thérapeutique / martial, qui symbolise le pouvoir physique et la manifestation de ce pouvoir dans les mouvements naturels du corps.
Lao-tseu et Tchouang-tseu firent part du Qi Gong dans leurs écrits, faisant référence à la pratique secrète de la respiration pour obtenir le "Qi" :
..., les véritables hommes d'antan dormaient sans rêve, se réveillaient sans préoccupation. Leur alimentation était simple, ils respiraient profondément.
L' homme vrai respirait depuis ses talons...
Alimenter l'âme pour qu'elle ne meure, est l'acquisition de la mystérieuse respiration terrestre et l'ouverture, à travers laquelle cette mystérieuse respiration féminine entre. C'est la racine et la base des influences terrestres et célestes qui existent dans l'homme. Elles doivent être inhalées de manière douce et lente comme si elles étaient préservées du corps... usant de ces respirations, tout était sans effort".